Nous avons tous, dans notre environnement, deux frères ou deux sœurs dont l’un montre un côté studieux et obtient de très bons résultats dans ses études alors que l’autre est dilettante, perçu comme un je-m’en-foutiste. Ses classements scolaires sont désespérants. C’est presque toujours le second dont la réussite est flagrante dans la vie (!) Faut-il s’en fiche dans la vie pour mieux réussir ? En tous cas, ça vaut la peine de découvrir pourquoi le j’m’en foutiste a plus de chance de réussir dans la vie.
Une aisance relationnelle d’exception
Une chose est évidente le dilettante n’est pas prisonnier du côté académique des choses, du côté intellectuel, des organisations, des règles, des interdits. C’est secondaire mais secondaire pour privilégier quoi ? Ce choix le rend disponible. Il a du temps pour les autres et une aisance relationnelle hors du commun.
En discussion, le j’m’en foutiste est à la fois dans l’échange tout en observant ce qui se passe dans la relation. C’est comme s’il était aussi spectateur du dialogue et du comportement de l’autre. Cette particularité le prédispose à avoir un relationnel d’exception. Est-ce suffisant ?
Depuis des dizaines d’années, les experts nous serinent que la réussite est due à 80% au relationnel et à 20% à l’expertise. Au début de ma carrière ces recommandations me contrariaient car je ne voyais pas comment m’y prendre. Le dilettante d’une manière instinctive abandonne l’idée d’être très bon dans tous les domaines mais s’il a les meilleures relations avec le plus grand nombre, il sait d’instinct qu’il fera la différence.
Un fils j’m’en foutiste
Je connais bien la maman d’un jeune homme. Celle-ci se désespérait d’avoir un fils qui ne faisait aucun effort dans ses études. Ses profs s’arrachaient les cheveux, elle aussi. Rien ne motivait son garçon. Ayant la confiance de la maman, je ne cessais de lui répéter qu’elle ne devait se faire aucun souci car il réussirait. Cette intuition se basait sur son aisance relationnelle. Arrivé en âge de flirter, il s’est amouraché d’une 1ère de classe. Pour ne pas être en reste, il s’est mis à cravacher et a décroché son bac du 1er coup alors que personne n’aurait parier sur cette prouesse
Le relationnel joue en faveur ou en défaveur de toutes les étapes de la vie ; qu’il s’agisse de trouver un job ou d’avoir une promotion ou d’obtenir la coopération de quelqu’un, d’établir la confiance avec son manager ou de décrocher une commande si on est commercial. C’est aussi, la capacité d’établir d’emblée un relationnel tel que l’autre a envie de nous avoir comme ami, y compris à l’occasion d’une rencontre fortuite. Le relationnel joue dans tous les secteurs de la vie.
Par contre le j’m’en foutiste n’a pas nécessairement la compétence de résoudre un différend, d’éteindre un conflit ou de débloquer une situation. Tout talentueux qu’il soit, lui aussi a des savoir-faire à acquérir. Mais son don relationnel peut être un handicap s’il a la sensation de n’avoir de problème avec qui que ce soit. Alors il fera l’impasse de se perfectionner dans le domaine relationnel.
Acquérir le talent du j’m’enfoutiste
Si vous n’avez qu’un relationnel normal, faite comme ce jeune, cravachez pour être à son niveau relationnel et faites la différence dans tous les secteurs de votre vie. C’est possible à 3 conditions : 1/ devenir bon praticien de PCM (Process Communication Model) mais le niveau « communication » s’il est indispensable, n’est pas suffisant. 2/ il faut acquérir le niveau relationnel avec le plus grand nombre. Pour cela il faut 3/ un outil pour faire ce que fait naturellement le j’m’en foutiste : être dans l’échange et aussi en mode méta, c’est-à-dire spectateur de ce qui se passe dans la relation.
La découverte de l’outil d’identification
C’était mon 1er atelier PCM, fin 1997. Un de mes clients Daniel, directeur commercial, trouvait que sa relation avec son DG était curieuse et elle n’était pas idéale. Les participants avaient tous suivi une formation PCM avec un excellent formateur. Bien qu’ils aient tout compris, ils ne savaient pas utiliser le modèle dans leur vie courante. J’ai demandé à ce directeur commercial de me restituer les dialogues qu’il avait en mémoire. Une fois transcrits au paper board, tous les éléments PCM sautaient aux yeux : son DG n’utilisait que l’impératif (canal directif), il abusait de son prénom, tout était dans l’action, dans le « ya qu’à faut qu’on » du style autocratique. Les portes de communication de la pensée et de l’émotion étaient aux abonnés absents. La personnalité que lui présentait son dg, c’était : Promoteur. Ce fut ce que j’ai nommé mon 1er verbatim. Avec cette expérience j’ai découvert l’éclairage qu’offrait l’écriture des dialogues (verbatim) d’un interlocuteur avec qui nous voulons améliorer la relation.
Faites l’expérimentation
Faites l’essai suivant, de mémoire transcrivez 5 phrases d’un interlocuteur avec qui vous voulez un meilleur relationnel. Vous découvrirez le maximum d’éléments PCM. Vous allez identifier la personnalité de votre interlocuteur avec une grande évidence. La marge d’erreur s’en trouve considérablement réduite. C’est un facteur de succès dans la pratique de PCM. Votre pratique de PCM va faire un bond de géant, vous allez vous approcher du talent du j’m’en foutiste.
Si vous avez suivi notre formation « PCM mis en pratique » vous avez, en plus de PCM, les clés « process-relationnel », ce sera plus facile et plus efficace. Mais soyez rassuré au bout de plusieurs dialogues retranscrits (verbatim) vous serez à l’aise avec l’outil. Une fois l’identification faîte, bâtissez 3 ou 4 phrases PCM correspondantes à la personnalité de votre interlocuteur.
Etablir un relationnel magique
A votre prochaine rencontre avec votre interlocuteur vous serez dans une situation similaire au j’m’en foutiste, d’un niveau relationnel d’exception. Vous serez à la fois dans l’échange et prêt à agir, inspiré par les phrases préparées. Vous serez bluffé par l’immédiateté de l’efficacité de la mise en pratique de PCM. C’est ce que je vous souhaite
Christian Becquereau
PS : prochainement : publication de notre 3e livre chez Eyrolles.
« Lâchez les comportements qui vous jouent des tours »
(Process Communication en développement personnel)
« Rien ne remplace le relationnel »
Faire grandir ses collaborateurs avec ou sans PCM®
« Faire grandir ses collaborateurs ». Cette formule en impose, non ? Il faut quelquefois regarder à 2 fois ces formules qui voguent sur les modes et nous filent des complexes. Ce sujet mérite d’être creusé avec l’arrivée de la génération Milléniale. Qui y a-t-il derrière cette belle promesse ? Comment savoir sur quoi faire grandir tel collaborateur ? Quelles actions mener ? Même si vous ne connaissez pas PCM (Process Communication Model), avec cette grille de lecture, cet article a pour objet de savoir comment faire grandir ses collaborateurs.
La générosité, l’ennemi ?
Depuis 1998, nous avons reçu en formation plus de 4000 managers. Il est remarquable de constater que la majorité d’entre eux est de nature généreuse. Ils veulent donner à leurs collaborateurs, leur apprendre, leur transmettre. Tout cela est très bien sauf que comme Sylvie et moi, nous le démontrons dans notre 3e livre[1], les qualités poussées un peu trop ont des effets pervers. Le dicton populaire l’indique « le mieux est l’ennemi du bien ».
L’une des grandes tentations du manager est de montrer comment faire. Il se substitue à son collaborateur pensant lui rendre service, alors que le collaborateur aura la sensation de ne pas avoir grandi. Le manager a cru bien faire et n’imagine pas le vécu de ses collaborateurs. Quiproquo classique. Que faire ? Une solution : Être champion en délégation.
Faire grandir ses collaborateurs
Bien sûr, il y a maintes manières de faire grandir ses collaborateurs. L’une d’entre elles est de leur transférer le métier ou de les rendre de plus en plus autonome dans le job. C’est aussi de leur apprendre à être plus fort dans l’adversité, etc. Chacun ira de sa réponse. Mais au quotidien, cela se traduit par quels actes ? Nous allons voir l’une des voies possibles que pointe Process Com.
Sans connaître PCM
PCM démontre, de manière évidente que chaque personne dispose en elle de 6 personnalités plus ou moins actives. Chacune de ces personnalités a sa manière d’entrer en stress. PCM propose les antidotes spécifiques pour baisser le stress d’un interlocuteur instantanément et établir le meilleur relationnel qui soit.
D’autre part PCM attribue à chaque personnalité un scénario qu’elle reproduit de manière inconsciente. Quand on découvre son propre scénario, on se dit : « ah, oui, c’est vrai que j’ai vécu ce scénario un certain nombre de fois ». A chaque fois, cela aboutissait à une perte de performance quand il ne s’agissait pas d’un échec. Sitôt que nous en sommes conscients, nous les repérons et nous prenons les dispositions pour éviter leurs effets négatifs.
Six scénarios de vie
Les personnalités se partagent 4 scénarios. Voici leurs attributions.
Identifier le scénario de vie
Vous avez 2 moyens d’identifier le scénario de vie d’un proche. Soit vous connaissez PCM et vous savez quelle personnalité votre interlocuteur vous présente, et donc le scénario d’échec auquel il est confronté, soit vous ne connaissez pas PCM et vous allez repérer directement le scénario d’échec. Ce sera indiqué ci-dessous pour chaque personnalité.
Persévérant
« Tant que… je n’aurai pas la vision complète, je ne passe pas à l’action ». C’est un objet de procrastination. Le défi de cette personnalité, c’est « d’apprendre en marchant », comme on dit.
Les 2 premières choses à faire : 1/ lui donner le droit à l’erreur et 2/ nommer ce scénario qui retarde la performance. Il est possible de lui dire que cela ressemble à un scénario d’échec, se elle a l’impression qu’elle a déjà été confronté à ce frein.
Le signal pour repérer le scénario, c’est cette forme de procrastination.
Analyseur
« Tant que… je ne dispose pas de tous les outils, je ne passe pas à l’action ». Le défi de cette personnalité, c’est d’accepter de ne pas faire du parfait.
Les 2 premières choses à faire 1/ lui donner l’autorisation de ne pas faire du parfait, en lui rappelant des prouesses qu’elle a déjà réalisées dans le passé alors qu’elles ne lui semblaient pas parfaites, et 2/ nommer ce scénario qui retarde la performance. Lui dire que cela ressemble à un scénario d’échec, si elle a l’impression qu’elle a déjà été confrontée à ce frein.
Le signal pour repérer le scénario, c’est cette forme de procrastination.
Empathique
« Après… il est probable que ce ne soit pas aussi bien ».
Les 2 premières choses à faire 1/ parier que l’avenir sera meilleur que ce qu’elle préannonce (d’un ton enjoué). 2/ chaque fois que l’avenir a été mieux (dans la plupart des cas), c’est l’occasion de lui dire que son pronostic pessimiste la dessert.
Le signal pour repérer le scénario, c’est sa structure de phrase « mes résultats sont bons mais dans le 2e semestre, ce sera moins évident. ».
Imagineur
« Jamais… je n’y arriverai ».
Les 2 premières actions à mener 1/ lui dire dans le détail ce qu’elle a à faire et valider auprès de qui elle a prévu de demander de l’aide au cas où… 2/ Valider qu’elle a demandé de l’aide et souligner qu’elle n’est pas seule.
Ce scénario « jamais » peut engendrer une distance de la part de son entourage.
Le signal pour repérer cette personnalité : elle semble se complaire dans la solitude et peut prendre l’air absent même en plein milieu d’un groupe.
Promoteur
« Toujours…je veux garder les avantages des différents choix que j’ai à faire ».
L’action à mener 1/ lui dire que c’est non négociable en utilisant son prénom, avec un grand sourire et un ton amical.
Le scénario « toujours » qui se traduit par je veux tout, peut amener les autres peuvent à prendre de la distance.
Le signal pour repérer cette personnalité : elle négocie en permanence pour obtenir toujours plus.
Énergiseur
« Toujours… ce serait sympa de garder les avantages des différents choix que j’ai à faire ».
Les 2 premières actions à mener 1/ lui proposer, d’une manière enjouée, de jouer à pile ou face. 2/ lui dire que c’est drôle sa manière de ne pas savoir choisir. Ça ressemble à un scénario qui peut desservir son image auprès de son entourage.
Le livre « Process Com pour les managers »
Dans les six cas, il peut être intéressant de leur donner accès à ce 1er livre où je traite d’une autre manière les scénarios de vie. A l’interlocuteur de déterminer s’il se reconnait dans le scénario d’échec évoqué.
Grandir vraiment
Contribuer à ce qu’une personne conscientise et se débarrasse d’un scénario qui la dessert et qu’elle aurait répété toute sa vie, est une action pour la faire grandir. Ensuite, c’est à cette personne de se prendre en charge. En tout état de cause vous lui aurez donné la possibilité de grandir.
Christian Becquereau
[1] « Lâchez les comportements qui vous jouent des tours » (Process Communication en développement personnel)